Partie 1
L’énergie
des courants océaniques :
Il existe deux grands types de courants : les courants marins
situés plus ou moins au large des côtes et les
courants de marée (ou de marnage) que l'on rencontre dans
l'embouchure des fleuves et près des côtes.
Nous nous intéresserons
ici aux courants marins*.
Les hydroliennes :
Pour capter cette énergie, on utilise des
Hydroliennes. Ce
système est constitué d’une turbine
sous-marine de 10 à 20 mètres de
diamètre qui utilise l'énergie
cinétique des courants marins, comme une éolienne
utilise l'énergie cinétique de l'air.
L'hydrolienne est à l'eau ce que l'éolienne est
à l'air.
Il existe un grand nombre d’hydroliennes
différentes mais toutes se basent sur ce même
principe pour produire de l’électricité.
Ce principe est simple. La force des courants marins fait tourner les
pales de chaque turbine. L'énergie mécanique
produite par la rotation des pales est ensuite transformée
en énergie électrique par un alternateur*, elle-même
acheminée au continent par un système de
câblage.
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On dispose de trois possibilités pour fixer les hydroliennes
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Le premier système consiste à monter
les hélices sur des supports verticaux posés sur
le fond (type éoliennes) ce qui permet de
monter ou descendre les pales au gré des courants
sous-marins et de faciliter l’entretien.
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On attache par des câbles l’ensemble
générateur / turbine, celui-ci flotte alors
à mi-profondeur pour capter au mieux l'énergie du
courant et ne pas gêner la navigation de surface.
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L’ensemble, générateur /
turbine est posé à même le fond, ce qui autorise un trafic maritime autre que les pêcheurs.
Ces « éoliennes sous marines » sont
attractives pour plusieurs raisons. D'une part, la production
d'électricité est prévisible, puisque
les marées peuvent être calculées
à l'avance. Par ailleurs l'espace nécessaire pour
ces installations et l'impact sur l'environnement sont
réduits.
Les deux principaux inconvénients sont à
la fois
technique et social, à savoir la
corrosion due à l'eau de mer et les contestations
des riverains. Les hydroliennes rencontrent comme les
éoliennes offshore (éolien en mer) une forte
opposition des pêcheurs qui craignent de casser leurs filets
dans ces installations métalliques. En
réalité seuls les gros chalutiers se verraient
interdire l'approche des hydroliennes, les petits bateaux de
pêche disposant de ligne et de casiers pourront
accéder à ces zones. Il faudra
aussi tenir compte des militaires qui peuvent causer de gros
dommages avec les sous-marins et du trafic de la marine marchande.
D'ici à quelques années, des champs
d'hydroliennes pourraient fleurir à proximité des
côtes de Bretagne. C'est dans la Manche , en effet, que se
concentre l'essentiel du potentiel de cette forme d'énergie.
Le temps de charge d'une hydrolienne, c'est-à-dire le temps
durant lequel elle produit de l'électricité dans
une année, sera de l'ordre de 40 %. Par comparaison, une
centrale nucléaire comme Flamanville produit 2 600
mégawatts quasiment sans arrêt.
On estime qu’une hydrolienne peut fonctionner à
partir d’un courant de 2 m/s. Or la carte ci-dessous nous montre que les littoraux bretons sont
quasiment tous balayé par des courants de 2m/s et plus
D’après Hervé Majastre, le
coût de l’électricité des
hydroliennes serait équivalent à celui des
éoliennes (un euro le watt) et sensiblement
inférieur à celui du nucléaire
(à peu près 1,4 euro le watt,
d’après les rares estimations disponibles).
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Sur le littoral breton, les trois principaux sites sont bien
connus :
La Chaussée de Sein (21 km de long) des courants
jusqu'à 6 noeuds = une centrale de 1000 MW.
Le Fromveur (même installation) des courants
jusqu'à 8 noeuds = une centrale de 2000 MW.
Le Raz Blanchard (même installation) des courants
jusqu'à 10 noeud = une centrale de 3000 MW.
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Aujourd'hui on estime qu'il faudrait 4000 à 5000
hydroliennes d'environ 10m de diamètre pour pouvoir couvrir
les besoins en
électricité de la Bretagne.
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